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... à la découverte des musiques du monde.

Le Fado

Le  FADO est un genre musicalportugais qui prend la forme d'un chant mélancolique généralement accompagné par des instruments à cordes pincées. Le chanteur de fado ou fadiste (fadista) exploite en général des thèmes récurrents : la saudade, l’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, le chagrin, l’exil…

Ce chant fut d'abord chanté dans les quartiers populaires avant d'atteindre la bourgeoisie. Le fado fut le chant national du Portugal à l'époque du dictateur Salazar.

Extrait de Wikipedia


Je vous propose aujourd'hui une escale au Portugal, à la découverte du FADO.

C'est certainement le genre musical le plus représentatif de ce pays. Il se résume à un chant mélancolique accompagné de plusieurs guitares, dont au moins une guitare portugaise, sorte de mandoline à 12 cordes (chaque corde étant doublée), guitare au son assez aigü qui est reconnaissable à sa forme (une énorme goutte d'eau) et surtout au fait que les clés tendant les cordes ne sont pas perpendiculaires au manche comme sur une guitare classique, mais en éventail et dans le prolongement des cordes.

Guitare portugaise

On en écoute un premier exemple :

 
 

C'était Amalia Rodrigues, la grande reine du fado qui nous interprétait : Sem Razão.

Elle a commencé à chanter dans les années 1940 et elle a fait connaître le fado à travers le monde jusqu'à sa dispartion en 1999.


Le fado, parfois appelé le blues portugais, est apparu dès les années 1820, mélange de chants de marins et de rythmes brésiliens. Ses thèmes de prédilection sont les amours tristes, la jalousie, la nostalgie, le chagrin, l'exil et la saudade (sorte de mélancolie nostalgique) que l'on retrouvera aux Iles du Cap Vert .

Le genre a souffert d'un certain rejet à une époque car il était - à tort ou à raison - attaché à la dictature de Salazar de 1932 à 1968. Mais le Portugal a bien changé et, depuis 2011, le Fado a été classé au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité auprès de l'UNESCO.

On en écoute un autre exemple :

 
 

C'était Argentina Santos qui interprétait Làgrima.


Ce genre musical doit actuellement sa survie à une nouvelle génération, née après la dictature et qui ne connait pas la censure qui avait pesé lourdement sur les paroles de ces chansons populaires.

On en écoute encore un exemple : 

 

C'était Ana Moura, née en 1979, qui nous interprétait : A penumbra.


Parmi les particularités que j'ai pu noter dans ce que la nouvelle génération a apporté, c'est un peu de gaîté rythmique dans cette mélancolie.

On écoute à nouveau Ana Moura qui nous interprète : Porque teimas nesta dor. 

 

Je vous propose de découvrir une autre jeune fadiste née également à la fin des années 1970 et à la voix fraîche, je veux parler de Maria Ana Bobone. 

 

Elle nous interprétait là : Senhora do monte.

Pour continuer notre découverte du Fado nouveau, je pointerai une autre particularité ou modification apportée par cette chanteuse : se détacher de l'orchestration traditionnelle du fado pour une interprétation plus jazzy au piano et à la contrebasse. Les jeunes ne sont-ils pas là pour transgresser les codes établis ?

On l'écoute à nouveau. 

 

Maria Ana Bobone nous interprétait là : Que Deus me perdoe.


Vous l'avez compris, le Fado aujourd'hui a ouvert ses portes à d'autres sonorités, d'autres manières de l'interpréter.

Or ceux qui connaissent mes chroniques musicales sur Radio Cultures Dijon savent que j'attache de l'importance à la comparaison qui nous permet de mieux comprendre le travail apporté par chaque artiste. Découvrir ce qu'à partir des mêmes ingrédients, chacun apporte à la recette.

Je vous propose donc une petite expérience de ce genre.

Prenons un fado très traditionnel : A Casa de Mariquihnas - aussi appelé parfois : Vou dar de beber à dor - et voyons (ou plutôt écoutons) ce que de jeunes fadistes en on fait. Preuves que la même chose, ce n'est pas forcément pareil !

Tout d'abord le plus traditionnel : Alfredo Marceneiro. 

 

Puis la plus jeune, Ana Moura : 

 

(Je n'ai, hélas, pas trouvé sur Internet la version très personnelle qu'en a fait Rosa Negra avec ses influences du Moyen-Orient. Procurez-vous donc leur CD "Fado ladino"). On les écoute quand même dans un autre morceau :

 

Je vous propose de clore cette escale musicale par un dernier fado bien rythmé chanté par Cristina Branco : Maria Lisboa. Pour le plaisir !